dimanche 26 avril 2015

Non?

Après avoir marché, je suis arrivé au bord de la falaise. Au hasard, l'herbe découpait le bruit de mes pas. J'avais d'abord traversé l'espace qui me séparait. Une attirance désordonnée me servait de guide. A mi-chemin, le soleil se noyait dans la brume. En équilibre dans l'horizon, il transmettait un halo. Il dessinait une douceur respectueuse. Il donnait l'impression de ne jamais en finir, comme une épaisseur qui aurait ralenti son mouvement jusqu'à donner l'illusion de l'immobilité. Cette impression d'avancer mais de ne jamais se rapprocher. Comme un tableau dans un musée. Entre la craie et le flou, les oiseaux aux formes fureteuses observaient les remous. Certains semblaient être absorbés par la lumière. Certainement réapparaissaient-ils près de la ligne du cadre. Aussi loin que pouvait porter le regard, la surface de l'océan ressemblait à un miroir éteint. Il prenait vie aux abords de la plage. Ce jour là, comme épuisée par un long voyage, les vagues s'écroulaient lourdement et se répandaient sur le sable. Elles entraînaient avec elles une écume qui prolongeait le relief. J'en ai profité pour sauter.  

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