mercredi 5 novembre 2014

Celui d'après

Au-delà de l'enfilade de portes maintenant closes devaient se trouver les espaces. Ces espaces dédiés au corps, fait de chaleur glissante. J'avançai en espérant avoir laissé mes pensées dans la cabine. Je ne voulais être qu'un corps avide de sensations. J'éprouvais toujours les pires difficultés à ne pas intellectualiser l'expression corporelle. Je ne ressentais jamais le plaisir d'être simplement là où j'étais. Des pensées, des images me tiraient vers autre chose jusqu'à en oublier l'instant. J'avais fini par me persuader que mon esprit n'aimait pas mon corps, qu'il se méfiait de ses désirs, de ses plaisirs, de ses possibles éructations qui ne pouvaient qu'être la manifestation du renoncement. Avec le temps, s'était constitué un amoncellement de névroses. Pour tout dire, je n'étais pas loin d'avoir peur de vivre.  

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