mardi 19 janvier 2010

A voile

Il y a peu, Guillaume Pepy, PDG de la SNCF, hilare fanfaronnait face aux caméras. A l'en croire, son entreprise était on ne peut plus prête à affronter la concurrence. Par contre elle ne semble pas prête à transporter des voyageurs. La SNCF est censée assurer une mission de service public. Comme sa définition semble s'être égarée sur une de ces voies abandonnées du réseau secondaire, nous ne savons plus ce qu'implique la notion de service public. L'usager, qui paraissait probablement usé et fatigué, s'est vu affublé du titre de client. Avec l'usager, il n'y avait pas moyen de faire des affaires. C'était une sorte de traîne savate subventionné qui était le virus d'un déficit chronique. Il vivait à l'époque des michelines, des gardes-barrières, des tickets de quai, du "e péricoloso sporgersi", du "Parler dans l'hygiaphone".

Et puis l'usager, dernier vestige de la vapeur, a été remplacé par le client. Pourquoi? Pour notre bien, pour notre confort car le client, puisqu'il paye le juste prix, doit pouvoir faire valoir ses droits. Un client c'est sacré, il a toujours raison. Le client en veut pour son argent, il exige la qualité, la rapidité, un service irréprochable au meilleur prix. Mais je ne suis un client que si je peux payer, que si un train s'arrête dans la gare de ma commune. Mais comme il faut bien transporter le tout venant, il reste les trains dans lesquels on voyage debout, les trains qui ne partent et n'arrivent pas à l'heure, les trains qui s'arrêtent en rase campagne sans que l'on sache pourquoi, les trains qui tombent en panne.

Cette conception de ce qui reste malgré tout un service public permet à la SNCF de nous dire à propos de possible suppressions de déssertes TGV :

"Il n'y a pas de plan précis de suppression de dessertes, mais une adaptation de l'offre à la demande."


J'ai parfois l'impression que la seule chose qu'on nous offre c'est de nous adapter à leur demande.

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