mercredi 6 janvier 2010

Comme trois pommes

Lundi matin, le bus arrivant à son terminus, j'en suis descendu. Je n'étais pas arrivé à destination. Pour terminer ce voyage jusqu'à mon nouveau bureau, je pouvais soit prendre le métro soit marcher. J'ai décidé de ne pas rester sur le quai ou j'ai plutôt, mot présent dès le début 2010, décidé de marcher. Soyons positif, ce n'était pas un choix par défaut. Je me suis donc enfoncé dans la nuit et le froid. C'est une phrase que l'on trouve dans de nombreux romans de gare. La marche me donne toujours cette sensation de liberté.

Marchant mon bonnet sur la tête, chaque main dans un gant, j'ai donné quartier libre à mon esprit. Je me suis souvenu de ces formes emmitouflées dont le souffle rapide dessinait les restes d'un sommeil interrompu. J'ai revu ces mains qui cherchaient à se rassurer dans celle de leur mère qu'elles peinaient à atteindre. Je me suis rappelé ces jambes dont chaque pas était un regret de la chaleur quittée.
Je me suis demandé pourquoi j'avais, comme tous les parents, réveillé si tôt mes enfants pendant toutes ces années. Les extraire de la chaleur de leur lit, les arracher à leurs rêves pour à chaque fois les quitter à la grille de l'école et les regarder s'éloigner avec regret. Il est aujourd'hui trop tard.

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