lundi 21 janvier 2008

Rupture?

J'habite dans une commune de quelques milliers d'habitants dans laquelle le temps passe. Le paysage urbain se modifie raisonnablement. Le local des boulistes a été refait pour tenir compte de l'évolution démographique. Constatant un vieillissement de la population locale, nombre de ralentisseurs ponctuent nos rues ce qui donne plus de temps aux personnes du troisième âge pour passer d'un trottoir à l'autre. Parfois, des rebelles, certainement venus de la rive gauche, viennent taguer les murs de propriétés. Dans l'ensemble, la vie est paisible. Il ne manque qu'une rivière qui doucement traverserait la bourgade.

Le 9 mars, comme tout bon citoyen, je vais aller voter pour les élections municipales et si cela ne suffit pas, j'y retournerai la semaine suivante. Je vais avoir le devoir et la responsabilité de désigner des conseillers municipaux. Comme à chaque fois, je vais voter pour la liste d'opposition qui une fois encore va y rester. Pourquoi ne vais-je pas voter pour la liste du maire? Parce que je ne suis pas satisfait et que je pense que l'autre liste a un projet qui correspond davantage à mes valeurs, à mes attentes.

Si vous pensez que je vais voter pour une liste, pour un projet local, vous avez compris ce qui précède, j'ose même croire que vous l'auriez compris en l'absence d'explication. Pourtant, il semble que certains, et non des moindre, n'aient pas compris. Le 9 mars prochain, je ne voterai ni pour ni contre le gouvernement, je ne voterai ni pour ni contre le président de la République et pourtant d'autres, et non des moindres, ont, pour moi, décidé du contraire. Sans que je le sache, je vais, le même jour, dans la même urne et avec le même bulletin, voter pour la présidentielle, pour les législatives et pour les municipales. Avant même qu'il n'ait lieu, mon vote ne m'appartient plus. Dès 20 heures une seconde les 9 et 16 mars prochains, journalistes, sondeurs et hommes politiques vont se ruer sur mon vote et, sous la lumière des spots, le feront parler, quitte à le disséquer en direct. Il finira froissé sur la moquette des studios.

Ayant traîné pour écrire ce billet, je suis rattrapé par l'actualité puisque notre président a décidé, en définitive, de ne plus prendre part à la campagne. Même si ce n'est pas pour la bonne cause, je ne peux que m'en féliciter.

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