vendredi 11 janvier 2008

J'aurais tant aimé



Hier soir je suis allé voir "Into the wilde" film de Sean Penn. J'étais dans de bonnes dispositions et muni d'un à priori favorable malgré le petit bonhomme rigolard de Télérama. J'étais parti pour aimer ce film. En règle générale, j'ai envie d'aimer les fims que je vais voir. Comme aime à le dire un de mes beaufs, un film, tu entres ou tu n'entres pas dedans. Il faut voir derrière cette expression triviale la volonté de s'abandonner, de se laisser porter par l'histoire, de suivre le chemin tracé, l'envie de disparaître, de se fondre, parfois de s'identifier au héros et de succomber au plaisir de l'histoire que l'on nous raconte.

L'environnement était favorable. Grande salle, grand écran, bon son, bonne copie, des spectateurs silencieux, bon fauteuil permettant d'allonger les jambes.

Vingt quatre heures se sont écoulées. Vous allez me dire "Attends un peu mon p'tit gars avant de donner ton avis. Laisse décanter". Je vais commencer par vous raconter l'histoire. Comme ce n'est pas un polar, cela ne vous empêchera pas d'aller le voir. Je ferai simplement l'impasse sur la fin.

L'action se déroule aux Etats Unis d'Amérique. Nous sommes invités à suivre le parcours initiatique d'un jeune garçon qui vient d'obtenir son diplôme universitaire, ce qui n'a rien à voir avec "Le lauréat". On peut penser que bon an, mal an, il a jusqu'à ce jour suivi le chemin qui lui était tracé. Il prend même l'initiative de le prolonger par lui-même quand il annonce à ses parents et à sa soeur qu'il a pour projet d'aller à Harvard. C'est un point d'équilibre. On peut imaginer une photo prise à cet instant. Elle fixerait le dernier instant du bonheur familial. Bien sûr, cette représentation serait un mensonge, une dissimulation. Compromis, renoncement?

Et puis, pour une sombre histoire de voiture neuve, qui est la goutte du détonnateur de l'étincelle, le héros abandonne le chemin. Le fait qu'il soit cultivé, sensible, profond, respecteux en fait un américain atypique. Il refuse que sa vie ne soit guidée que par la possession. Il décide de partir et laisse sa famille dans l'ignorance de son projet, son chemin devant le mener en Alaska. Au cours de son périple qu'il accomplit en partie à pieds, il rencontre divers personnages, lie des amitiés, frôle l'amour et atteint l'Alaska. Je vous la fais rapide.
Nous avons le droit aux beaux et grands paysages de la nature sauvage qui impose sa loi. On ne rigole pas avec la nature.

J'aurais tant aimé aimer ce film, j'aurais tant aimé entrer dedans. A l'évidence Sean Penn s'est donné du mal pour faire les choses bien. On sent qu'il est honnête, qu'il a donné le meilleur de lui-même. Malgré tout, ce film m'a laissé indifférent. J'ai ressenti ce film comme une autoroute truffée de panneaux lumineux nous rappelant de façon régulière les messages de l'auteur, au cas où ils nous auraient échappé. L'impression que Sean Penn a eu peur de mal faire et qu'il a suivi le chemin balisé par les standards du genre. C'est un film sérieux, rigoureux et, à y réfléchir, conservateur et bien pensant.

J'aurais tant aimé




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