vendredi 11 janvier 2008

C'est nono c'est Noël


C'est avec un peu de retard que vous trouverez ci-dessous un compte rendu du Noël qui a été organisé par le secours populaire pour les personnes qui se retrouvaient seules, isolées ce soir là. Le texte est écrit à la première personne pour lui donner une tournure journalistique, c'est du moins comme ça que j'imagine ce type de tournure.


Le Secours Popul’air de fête

Il était une fois ...la vie, notre vie est faite de ces parenthèses qui nous font voir les choses autrement.

J’étais donc prêt à vous raconter une histoire qui commençait en fin d’après-midi, place Saint Julien un 24 décembre. Nous sommes quatre comme les trois roi mages, guidés par l’envie de faire plaisir, de faire cadeau de notre temps.

Comme cette introduction vous le laisse deviner, c’est un conte de Noël, donc nécessairement enrubanné de bons sentiments, scintillant de bonne volonté et parfumé de sourires bienveillants.

Nous voici donc partis, dans notre carrosse à six roues et aux multiples chevaux, pour, de rendez-vous en rendez-vous, accueillir nos hôtes qui, n’ayant comme nous rien de mieux à faire en cette soirée, étaient en quête de lumière pour que cette nuit éclaire leur mémoire.

Ils sont montés, enfants, parents, femmes et hommes seuls. Et c’est ainsi qu’après le dernier arrêt, nous étions presque au complet. Ce presque a le goût de l’amertume. Je ne pouvais m’empêcher de penser à tous les presque pour qui le 24 ne serait pas le numéro gagnant même si mon voisin me faisait remarquer que nous ne sommes pas indispensables au bonheur des autres.

Voilà que la diversité de notre pays entamait la dernière étape vers Elbeuf, car nous allions fêter Noël à Elbeuf, le rêve de toute ma vie. Tout petit déjà... Il avait fallu attendre plus de deux mille ans pour que cela se produise. Sur le visage de nos passagers pouvait se lire la solennité du moment, l’intensité d’une pudique retenue à plonger dans le bonheur.

Ensuite tout s’est enchaîné. Tel le petit Jésus, Alain, que nous avions perdu dans les ondes de la nuit, nous est apparu en pleine lumière pour, de son anxieuse détermination, nous rassurer sur le bon déroulement de la soirée. Ils étaient en effet tous là, le service d’ordre, les portes, les lumières, le vestiaire, les serveurs, le père Noël, le magicien, les maquilleuses, le monsieur Loyal, la personnalité représentative du canton et la scène.

Après avoir fait disparaître les derniers reliefs des différents plats et laissé quelques fourmis sur la piste de danse, petits et grands, comme disait Jean Noain que les moins de cinquante ans..., chacun reçut un cadeau.

Après être tous remontés dans le car, j’ai compté et recompté, nous sommes repartis, laissant la lumière derrière nous. Si nous avons vu des sourires, entendu des rires, vu des enfants courir, nous ne pouvons oublier que nous n’avons fait qu’étirer le temps entre le passé et l’avenir pour y glisser le partage, la solidarité, pour nous rapprocher. Je garde à l’esprit l’image de cette mère seule repartant, dans la nuit, avec ses quatre enfants. Comme me disait mon voisin, ce n’est pas tous les jours Noël !

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