mercredi 22 mars 2017

Pif

Ainsi que je l’ai avoué dans un précédent épisode, je n’ai pas de conscience. J’ai longtemps cru de bonne foi que j’en possédais une. Mais à l'épreuve des faits j'ai dû me rendre à l'évidence. Si peu modeste, j’étais même persuadé d’en avoir plusieurs. Ce qui faisait la fierté de ma famille. Une conscience politique, une conscience de classe et plein d’autres dont la conscience écologique. Bien qu’étant plus qu’un courant, le mot qui présentement traverse de part en part l’écologie est le mot alternatif. Le tri, le développement, la production, la culture, la croissance, tous sont alternatifs. mais le plus alternatif de tous est le transport. A pied, à bicyclette, transport en commun, automobile électrique, covoiturage etc... Jusqu'à il y a peu, sans me poser de question, chaque matin je prenais le bus. Depuis que je dispose, provisoirement, d'une automobile, je ne me pose pas non plus de question, je la prends. Je n'ai même plus cette mauvaise conscience qui au tout début m'assaillait. Reste un point commun entre les deux modes de transport : l'observation de mes congénères. Si l'automobiliste citadin n'est pas toujours urbain, dans son habitacle il se croit souvent à l'abri des regards. Ainsi, ce matin arrêté à un feu, je jette un regard dans le rétro et que vois-je? Un homme qui avec application et méthode procédait au curage de son nez. D'abord l'index qui d'un mouvement circulaire, telle un foreuse, semblait extraire le plus gros des concrétions. Une fois retiré de la narine, son propriétaire le regarda d'un air satisfait et déposa le résultat de sa pêche sur le bord de la vitre ouverte. Ensuite il sollicita son auriculaire pour atteindre les zones inaccessibles tout autre doigt. Le voyant la bouche ouverte et le petit doigt à proximité j'ai cru que mais il termina de décorer la vitre. Interminable ce feu.

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