lundi 13 mars 2017

A travers

Il est tôt. Il est encore tôt. Malgré tout, le soleil se laisse deviner. Discret, le temps  patiente. La journée se prépare. Les oiseaux répètent. Pour certains ce sera une première. Une sorte de générale. Le jour donnera encore lieu à toutes sortes de premières fois. Un premier envol. Du  nid jusqu'à la première branche. Un Clément Ader de plumes. Les sons du réveil prennent leur place dans le silence. Quelques rais de lumière découpent l'obscurité de la chambre. L'heure est incertaine. Il sera toujours temps d'être plus tard. Son regard ne se pose pas. Seul moment où l'illusion d'avoir prise devient réelle. Son esprit, sorte d'entité insoumise, vagabonde dans son passé. Comme un documentaliste, il plonge dans ses archives et en ramène des matins d'angoisse. Ces matins où la lumière des ampoules réveillait la peur, lui donnait un visage, une voix. Cette peur, même si elle n'est plus qu'un souvenir, ne l'a jamais quitté. Elle a imprégné son enfance, ces années que l'on imagine insouciantes, légères, préservées. Mais ce matin, les souvenirs resteront bien rangés. Il ne retient rien que l'instant. Comme le temps, il s'étire jusqu'au frisson. Il fait partie de la vie. De l'extérieur lui parviennent d'autres agitations. Il n'est plus seul. Il sera bientôt temps.

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