lundi 21 décembre 2015

Karma

Ce matin. Le chemin m'a paru long. Je n'étais pas pressé. Me dégageant mollement du sommeil, je me suis assuré de ma présence. C'est ça, le thème du jour serait le présent. Toute la journée je serais présent. Là, à chaque instant. Chaque instant serait présent. A tout instant je serais dans l'instant. Je resterais dans les limites de chacun d'eux. Je sautillerais d'un instant à l'autre, veillant à ce que le précédent soit bien terminé. Surtout ne pas me précipiter. Prendre garde à ne pas me retrouver par inadvertance dans l'avenir, ne serait-ce que du bout du pied. Ce matin, j'étais ambitieux. A moi seul, à moi tout seul je serais le présent qui n'en finit pas. Une orgie de présent. Je dois avouer qu'au bout d'un moment, comme un trop-plein d'oxygène, tous ces instants m'ont donné le vertige. Je me suis assis. Le jour qui s'éclairait m'a soufflé à l'oreille que pour une première fois, toute une journée de présent ce n'était peut-être pas raisonnable. Même s'il avait raison, j'avais envie de me shooter, de me gonfler les veines, de m’exploser les naseaux, de me déstructurer l'hypothalamus. Alors, j'ai continué. Je les ai tous enfournés, dévorés tous ces instants. Ce soir je suis rincé. Rien gagné, rien perdu, je suis le temps présent. 

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