lundi 6 juin 2016

Bon alors quoi?

Je suis un citoyen patriote ("j'en vois un qui rigole") prêt à tout pour mon pays. Et je dois vous faire part, avec un liseré noir, de mon inquiétude. Après avoir entendu des mots et expressions suintant la testostérone comme "bras de fer", "terroristes", "prise d'otages", "ultimatum", "guerre d'usure", "bombe à retardement", "costume et tshirt", "tension sur le front", "atteintes aux libertés", je me suis dit que les décérébrés de Daesh étaient de retour. Que nenni, m'ont dit des gens bien informés. Tout ça c'est du franco-français. Ce sont des gens de gauche qui sont maladroits. Après m'être retroussé (sacré expression) les manches de mon tshirt, j'ai lu les journaux, écouté la radio pour me faire une idée. Je dois vous avouer que j'ai eu du mal à comprendre. J'ai fini par saisir qu'il s'agissait d'un article, plus précisément de l'article deux d'une loi qui, comme la tapisserie de Pénélope, faisait l'objet d'un détricotage mais sans que l'amour en soit la cause. Si j'ai bien compris, ce désormais célèbre article prévoit l'inversion de la hiérarchie des normes. Le mot inversion a retenu mon attention. Je me suis dit que j'avais déjà entendu ça quelque part. Inversion, inversion...Mais c'est bien sûr, inversion de la courbe du chômage. Inversion salariale avec le travailler plus pour gagner moins (même pas de quoi se payer un costard). Et c'est là que j'ai compris que depuis 2012 avait commencé le GRAND INVERSEMENT. Quand on a compris ça, tout va beaucoup mieux, d'autant mieux que j'ai ressorti le stock de vaseline que j'avais rangé en mai 2012. Je suis allé voir François histoire de lui suggérer de réinverser mais arrivé devant la porte... 


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