mardi 3 février 2015

Non mais alors!

L'autre jour au milieu d'un de ces moments peuplés de riens et dénué de volonté qui flottent on ne sait dans quoi j'étais posté devant ce que l'on appelle une émission de divertissement. Il s'agissait du grand journal. Je me demande toujours pourquoi je consacre du temps à cette émission qui mixe tout afin d'obtenir une bouillie culturelle sans grumeau dans laquelle l'on peut à loisir tremper un doigt de curiosité. Quoi qu'il en soit, parmi les invités figurait une cheffe d'entreprise qui avait participé à une émission sur une autre chaîne dont le concept est l'incognito. Grimé, se faire passer auprès de ses salariés pour un nouvel embauché et ainsi constater comment se comportent ses subordonnés en l'absence du patron. Malsain.
Mais le sujet n'est pas là. On ne sait pourquoi, l'animateur demande à la dite cheffe ce qu'elle pense de la désormais célèbre loi Macron. Elle répond en substance que c'est un fatras sans ligne directrice. Comme je ne l'ai pas lue, je ne peux la contredire. A peine ceci énoncé, elle y va de son couplet sur l'ouverture des magasins le dimanche jugeant incroyable que les touristes étrangers ne puissent consommer quel que soit le jour. Elle termine, sûre de son bon droit et ceinte d'une légitimité pour le moins divine, en réclamant la liberté pour l'entreprise. Libérons là de tout ce qui l'entrave. Et... Et rien. Pas la moindre contradiction sur le plateau. Un message asséné comme une vérité révélée. Un clou sur lequel on ne se lasse pas de frapper, qui s'enfonce toujours plus profondément jusqu'à clouer sur la place publique cette insanité de penser, de penser avec humanité, de penser dans le respect de l'autre, de penser avec fraternité, de penser avec amour.
Quelle est cette liberté qui entrave, qui soumet, qui nous réduit. Ce n'est pas la liberté mais le pouvoir, le pouvoir d'imposer, de nier la diversité, de piétiner les aspirations. Le pouvoir d'exposer une conception de la société comme étant de toute évidence la seule possible.
Je sais qu'un peu d'humour me ferait le plus grand bien mais là je ne peux pas.

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