lundi 16 février 2015

Dans tous les sens

"Le désordre". Deux mots écrits sur un post-it posé sur le bureau. L'écriture est manifestement appliquée. Le carré jaune repose, parmi d'autres, sous l'écran. Il s'en distingue par la forme de cavalier que lui a donné son auteur. Être l'auteur de deux mots.  Si c'est un message, ces deux mots résument bien l'état du bureau. L’accumulation de ces petits papiers donne l'impression de l'inutilité, de la vacuité. On peut y lire des mots, des noms, des numéros de téléphone sans que les uns et les autres soient toujours reliés. C'est un ensemble de signes qui ont perdu leur signification. Ils n'ont constitué une information que le temps de les former. Sauf peut-être "Le désordre". On pourrait parier que ces deux mots en cachent d'autres. Une forme d'aveux ou une confidence réduite à sa plus simple expression. Une impossibilité d'en dire plus au risque que le désordre ne devienne le chaos. Le chaos ne se laisse pas organiser. Il improvise dans la confusion. Il n'a besoin de personne pour être. Il ne reste plus qu'à quitter les lieux, à tout abandonner sur place. Il n'est alors plus temps de regretter.

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