jeudi 12 février 2015

Bon d'accord mais alors quoi (un peu long)

Comme je l'ai découvert, il nous a dit "je n'ai que ma queue". Entendu. Mais si cette révélation a le mérite de la clarté, le Benjamin ne nous dit pas ce qu'il en fait de sa queue. Puisqu'il a lâché le morceau, autant aller jusqu'au bout (1). Il la sort. Il la remet en place de ce geste du pouce aussi élégant que discret. Il la caresse. Il vérifie que tout va bien avant de l'offrir, de la proposer. Il contrôle qu'elle est toujours aussi réactive à l'émotion, qu'elle atteint 10 sur l'échelle de Priape qui compte 10 degré. Ce qui, à terme, m’inquiète sur cette échelle c'est que le premier degré est zéro. Comme je suis un homme, ce zéro m'a poussé à m'interroger sur mon identité. Qu'est-ce qui fait que le matin, à peine extirper de la couette, je peux me dire sans coup férir "Toi, mon gars, t'es un homme!", sans forfanterie excessive? Pour aller droit au but, en quoi ce que j'ai entre les jambes participe de mon identité? Poussons un peu plus. Lorsque viendra le jour où ma queue, appelons un chat un chat, faute de ne plus pouvoir se gorger de sang, ne sera plus en mesure de procurer un quelconque plaisir à qui que ce soit, serai-je encore un homme? Être un homme c'est un tout. Lorsque l'on perd en route un morceau du tout, que nous reste-il, qui sommes nous?
J'ai l'impression d'avoir dévié de la trajectoire initiale.

(1) risque d'un humour tendancieux     

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