mercredi 18 février 2015

A plus d'un titre

Un matin. C'était un matin. Il y a peu. Tout juste sorti du sommeil et le doute. Oh, un petit doute, rapidement dissipé mais perturbant. Perturbation à l'échelle du matin. Irions-nous jusqu'à l'agacement? Peut-être pas mais le fait d'être mis devant le fait accompli est toujours chiffonnant, comme mon visage qui s'inscrit dans la première glace du matin.
Donc, les yeux encore clos, prenant à peine conscience que la nuit était terminée, la radio qui venait de se mettre en route balance une chanson suivie, dans la foulée d'une deuxième. Le doute initiale est balayé. La grève. "La grève d'une certaine catégorie de personnel ne nous permettra pas...". "Bordel, i font chier", réflexion qui me traverse l'esprit. Bien sûr que je suis pour le droit de grève mais bon comme ça, sans prévenir, à 6 heures c'est perturbant. Nous avons nos habitudes et dieu sait que celles du matin sont importantes, rassurantes. 6h-7h France Inter, à partir de 7h France culture. Et là, obligé de changer de longueur d'onde. Hésitation, approximation, agacement et pour finir, perturbation. Tout ça pour terminer sur une station dite périphérique.
Une fois dans la cuisine, quelque peu nerveux, je n'arrête pas de changer de station pour essayer de vainement échapper aux messages à caractère commercial. A 7h je me retrouve sur RTL dont les titres du journal sont: un instituteur pédophile, le public qui assiste au procès du Carlton, le film 50 nuances d'engrais et un boulanger à qui l'on interdit d'ouvrir sept jours sur sept, polémique rassis avant même de sortir du fournil,  avec en prime les commentaires des auditeurs fourrés aux souverains poncifs et autres idées reçues faute d'être le fruit d'un réflexion personnelle. Mais qu'avais-je fait au bon dieu pour mériter ça? J'ai senti la dépression. Après réflexion, je me suis dit que c'était le prix à payer pour défendre le droit de grève. Une certaine forme de solidarité.
Mais rapidement n'en pouvant plus, j'ai fini mon thé dans le silence, permettant ainsi à la cuisine de prendre des airs de cathédrale.   

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