vendredi 3 juin 2011

Oups

C'est, comme il se doit, avec beaucoup d'attention que j'ai écouté l'intervention de notre ministre des affaires étrangères Alain Juppé. J'ai pris soin de reproduire ci-dessous un extrait de cette intervention.

M Juppé nous a expliqué qu'historiquement la ligne suivie par la diplomatie française était de"privilégier la stabilité, les régimes qui assuraient la stabilité et qui apparemment ou d'après ce qu'ils disaient nous garantissaient contre l'extrémisme et le fondamentalisme. Nous nous sommes rendu compte que nous nous étions trompés dans nos analyses. Ces régimes n'étaient pas capables de prendre en compte les aspirations de leur peuple. Aujourd'hui la ligne que nous avons définie c'est l'évolution vers la démocratie, c'est la prise en compte des aspirations des peuples, c'est la liberté pour tout le monde."

N'est-ce pas là un aveu d'incompétence en bonne et due forme? C'est du moins ce que je me suis dit dans un premier temps. Laissant passer un peu de temps, il m'est apparu évident qu'il n'était pas interdit de réfléchir. Au moment de leur écoute en direct, j’ai été étonné que ces propos ne provoquent aucune question, aucune remarque de la part des journalistes. Peut-être les questions sont-elles plus importantes que les réponses ? L’objectif est peut-être que chaque question obtienne une réponse mais dont le contenu n’aurait pas de valeur particulière, ne nécessiterait pas une analyse. La parole politique perd de sa force, de son engagement.

Le ministre des affaires étrangères nous dit que par tradition la France soutenait des dictatures. Pourquoi ? Parce que les dictateurs nous disaient que leur régime dictatorial était le garant de la stabilité régionale. Nous avions toutes les raisons de croire en leur bonne foi. Et que découvrons-nous ? Ils nous auraient menti, ils auraient abusé de notre confiance ? La dictature ne serait pas en mesure de prendre en compte les aspirations des peuples ? Autant pour nous. Nous pensions bien faire mais nous nous sommes trompés. Tout le monde peut se tromper. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à nous être trompés. Que l’on se rassure, c’est du passé. Nous sommes pour la démocratie et la liberté même hors de nos frontières. Maintenant, passons à autre chose.

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