dimanche 9 septembre 2007

Une nouvelle maison

Une personne qui m'est très proche a été contraint de changer de maison et, comme souvent en pareille circonstance, elle n'est pas sûre de son choix, se demande si elle a bien fait. Quelques travaux sont à effectuer.
Repeindre en blanc pour effacer les traces de l'ancienne couleur, décoller le papier pour le remplacer par un nouveau que l'on voudrait choisir avec soin.
Pendant les travaux, la famille et les amies passent. Il y a celui qui passe mais ne reste pas, il y a celui qui reste et qu'à l'usage on aurait préféré de passage.

Chacun a un avis, une appréciation, une suggestion, une idée sur ce qu'il faudrait faire.
En premier lieu nous avons la série des visiteurs qui, plus ou moins adroitement, essayent d'être réconfortant quitte à en rajouter.
Vous avez le visiteur qui, à peine a-t-il fait quelques pas dans l'entrée, s'écrie "Bah dis donc, c'est bien et puis surtout c'est grand." Tout au long de la journée la collection s'étoffe.
" Déjà, vu de l'extérieur, on se dit que c'est bien à l'intérieur."
"C'est bruyant mais, d'un sens, t'es en centre ville, t'as tous les commerces pas loin."
" C'est un peu vieillot, mais c'est bien aussi quand c'est pas trop neuf."
" Bon, c'est vrai, y a plein de travaux mais en même temps tu refais à ton idée comme ça tu te sentiras plus chez toi."
" C'est un peu triste mais vous pourrez aller dans le jardin."
" D'un autre côté, faut se dire que vous ne resterez pas logtemps."
" Bah tu vois, moi je trouve qu'elle a du charme cette maison. C'est pas commun, c'est tout. C'est l'histoire de quelques mois et tu ne t'en appercevras plus."
" De par le fait, c'est sûr, on voit bien qu'elle n'a pas été entretenue, mais deux ou trois coups de peinture et il y paraîtra plus."
Ensuite vous avez ceux qui aident. Là aussi vous avez plusieurs catégories. Celui ou celle, plus généralement celle, qui passe une bonne partie de son temps à papoter et qui met en pratique l'expression "On ne peut pas faire deux choses à la fois."
Vous avez celui qui en met partout et qui, surprenant votre regard inquiet, vous dit avec aplomb "Un coup de serpillère et il y paraîtra plus."
Il existe une règle d'or lorsque vous vous faites aider, parfois malgré vous, pour des travaux. Ne jamais suivre les conseils de celui qui a un beau-frère qui s'y connait, au risque d'aller au devant de graves déconvenues. Il est également préférable de se débarrasser dans les meilleurs délais de celui qui vous dit "Tinquiète pas, ça ne se verra même pas ou alors y faut y regarder de près." ou alors "De toute façon, on s'en sert jamais."
Il y a l'éternelle question "Tu crois que c'est la peine de mettre une deuxième couche?"
Mais que faisons-nous avec nos pinceaux, nos rouleaux, nos tâches de peintures qui constellent nos mains, nos bras voire plus, nos suggestions, nos maladresses, nos sourires. Nous lui disons que nous nous sommes là, tout près, que ça ne remplace pas mais que nous voulons lui faire sentir que nous appartenons à la même famille, que nous aimerions la serrer dans nos bras, qu'elle pourrait se contenter de nous regarder faire et que sans piétiner son jardin nous partageons ses doutes, ses angoisses, ces moments qui ne sont que découragements. Nous lui disons que nous l'aimons.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

pareil que toi