lundi 16 janvier 2012

Pauvre étalon (1)


J'ai écouté, j'ai lu, j'ai réfléchi. Ensuite, histoire de ne pas me précipiter, j'ai laissé décanter. Avec tout ça je me croyais à même d'avoir un avis autorisé. C'est au moment de formuler cet avis que je me suis rendu compte que je n'en avais pas.

Pour tout dire, j'ai d'abord suivi la piste du responsable. Comme nous avons abondamment fait part au reste du monde de notre fierté d'être triple A, j'ai rapidement innocenté le pauvre étalon. J'ai alors orienté mes recherches du côté du pouvoir en place qui nous avait dit que c'était notre bien le plus précieux qui récompensait une gestion budgétaire rigoureuse, sérieuse... Un peu plus tard, il était devenu un peu moins précieux sans que nous en arrivions à en déterminer la valeur. Une fois perdu notre triple A, notre ami Baroin nous annonçais que cette "dégradation" n'était pas une surprise. Depuis quand était-il au courant? Notre gestion budgétaire rigoureuse, sérieuse ne serait-elle pas la bonne? Bien que prêt à désigner le coupable, qui était tout trouvé, je me suis accordé un nouveau temps de réflexion. Même si les actuels gouvernants ne sont pas des perdreaux de l'année en matière de responsabilités gouvernementales, la lecture de la courbe de l'endettement montre qu'elle entame son ascension à partir de 1981. Jusqu'en 2008, malgré des règles européennes, l'endettement ne semblait pas être une préoccupation majeure. Je me dirigeais donc vers une culpabilité collective des différents gouvernements qui se sont succédés depuis 30 ans.

Mais avant de rendre mon verdict je me suis accordé un nouveau temps de réflexion. Compte tenu des montants en jeu, 1 600 milliards, ce n'était pas superflu.

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