lundi 10 octobre 2011

Soit

De deux choses l’une. J’ai trouvé que cette expression constituait une bonne introduction. Elle traduit la détermination, le refus du dilatoire, de la tergiversation, elle a un caractère comminatoire qui refuse de laisser place au doute, à l’ambigüité. Elle n’a qu’un inconvénient, ces caractéristiques me sont complètement étrangères.

Je souhaitais vous parler de mon ami Jean-François Copé, plus connu dans le métier sous l’acronyme JFC (lire jefcé, comme les lèvres). Ne pouvant décemment rester sans rien dire à la suite des premiers résultats de la primaire socialiste, il s’est empressé de déclarer que « "4 Français sur 100" ont voté à ce scrutin. Ca fait 96% des Français qui pensent que l'élection, c'est l'année prochaine, voilà. ». Le plus percutant des commentaires serait de ne pas en faire mais je ne résiste pas. Si deux millions cinq cents mille votants représentent quatre français sur cent, 100% représentent soixante cinq millions, c'est-à-dire la population française dans sa totalité (recensement INSEE 1er janvier 2011). De deux chose l’une. Soit JFC ignore qu’il faut avoir 18 ans pour pouvoir exercer son droit de vote (un peu plus de 44 millions en 2007), soit il est de mauvaise foi.

« Ca fait 96% des Français qui pensent que l'élection ». On ne pense pas qu’une élection a lieu, on le sait. « Ca fait 96% des Français qui pensent que l'élection, c'est l'année prochaine, voilà. ». Cela fait un peu plus de 63 millions. J’ai interrogé ma nièce qui a deux ans, qui fait partie des 63 millions, pour qu’elle me dise si à son avis les élections auront bien lieu l’année prochaine. Bien qu’elle soit depuis septembre en petite section de maternelle, elle n’a pas été en mesure de me répondre. De deux chose l’une. Soit JFC n’a pas une connaissance très précise de la relation âge-maturité intellectuelle, soit il est de mauvaise foi.

Par ailleurs, JFC pense donc que les deux millions cinq cents mille votants pensaient qu’ils votaient pour les présidentielles. De deux choses l’une. Soit JFC les prend pour des demeurés soit JFC est de mauvaise foi. Le soit est facultatif.

Pour terminer, il balance "Il y avait trois millions de Français à la Braderie de Lille!". De deux choses l’une. Soit il méprise les français qui votent, qui prennent partie, qui s’engagent, soit il ignore ce que veut dire être citoyen.

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