mercredi 12 octobre 2011

L'autre jour

L'autre jour, mais quand? Je me souviens que c'était un matin. Ni grand ni petit. C'était un jour, il faisait encore nuit. En regardant des reflets dans les vitres, je me suis demandé quand finit la nuit. Est-ce avec le jour? Quand on veut diviser l'incertain, on s'expose aux chiffres après la virgule dont on ne sait pas quoi faire. Peut-être n'était-ce que presque le matin. Le jour n'était pas encore clair. Avais-je l'esprit traversé de sombres pensées? Je ne m'en souviens plus. Je ne parviens pas toujours à distinguer les matins. Qu'est-ce qui me permettrait de les distinguer les uns des autres? Des sentiments, des rencontre, des pertes, des oublis, un rien pas, grand chose. Une dilution du temps. J'ai l'impression d'avoir lu ça quelque part. Je me demande bien pourquoi je suis tant attaché au temps alors qu'il me fait peur.

C'était donc l'autre jour. Cela remonte à quelques jours tout au plus. J'étais déjà dans l'abri bus. Seul. J'attendais le bus. Si je précise, c'est parce que l'abri bus est un lieu multi-usages, une sorte de salle polyvalente modèle réduit ou peut-être une salle d'attente. On attend que quelque chose passe, se passe. Le bus, le temps, le coin de la rue. En attendant d'aller autre part. Je suis immobile, j'attends le mouvement. Dans cet abri aux dimensions réduites, somme toute inconfortable, ouvert au vent, aux regards torves des automobilistes, je retrouve chaque matin un pan de la société. Un panneau publicitaire, des horaires, des mises en garde, des plans, des connexions, des déchets, des promesses, des mensonges. Je me suis demandé de quoi j'étais à l'abri.

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