samedi 3 septembre 2011

...et pas autrement

"Je crois qu'il est toujours dommageable pour un pays d'afficher, quand l'intérêt général est en jeu, un désaccord politique. Regardez les Etats-Unis avec les querelles de Barack Obama et des républicains. Cela a fragilisé l'image du pays, qui désormais a même perdu son AAA alors que l'économie américaine est l'une des plus solides du monde.C'est pourquoi je pense que réunir le Congrès suppose que ce soit un rendez-vous d'union nationale et que les parlementaires acceptent de se hisser au-dessus des intérêts partisans pour voter cette règle de sécurité."
Ainsi s'est exprimée notre amie Valérie Pécresse à propos de la désormais célèbre règle d'or. Comme j'ai le temps, je vais décortiquer ces propos. Le "toujours dommageable" est péremptoire, définitif, sans nuance et ne supporte aucune contestation ou remise en cause puisque à l'évidence c'est la vérité. Qui conteste cette vérité est irresponsable.

Pour Valérie, le débat démocratique devient un désaccord politique et est de ce fait nuisible, nous pouvons même dire obscène. Il est "dommageable d'afficher". Ce qui voudrait dire que débattre c'est se donner en spectacle, donner le mauvais exemple et, comme dirait notre ami Guéant, ne pas être un bon français. Ainsi, l'exercice de la démocratie est à géométrie variable. Lorsque tout va bien, nous sommes autorisés à débattre de tout, à faire part de notre opinion, de nos désaccords, à nous afficher. En revanche, lorsque la situation économique est mauvaise, notre devoir est de nous taire, ce qui nous permet d'avoir une bonne note. Qui aurait envie d'être un mauvais élève comme les USA? Dans la même veine, François Fillon vient d'affirmer « Tout parti et tout programme qui ignorerait les contraintes financières devront être considérés comme inconséquents et disqualifiés pour défendre l’intérêt général »

Droite dans ses escarpins, notre amie Valérie n'hésite pas à qualifier de querelle le débat entre républicains et démocrates. Elle tente de nous faire peur, de nous faire croire qu'il n'y a pas d'alternative. Elle remet en cause le pouvoir des peuples à disposer d'eux-même. Pourquoi ne pas imaginer que nos dirigeants soient désignés par les agences de notation?
L'impôt, les choix concernant la répartition des charges et l'affectation des recettes sont les fondements de la démocratie et à l'origine du parlementarisme. Ces choix permettent de construire un projet et d'y adhérer.

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