mercredi 31 août 2011

Constance et contradiction

Il y a quelques semaines de cela, j'avais entendu mon ami Alain Juppé déclarer sur France-culture que lui et beaucoup d'autres avaient longtemps cru, sur la base d'un argumentaire développé notamment par Ben Ali, que la dictature était le meilleur rempart contre l'islamisme et le garant de la stabilité politique. Entendez par là que cela permettait de faire des affaires en toute tranquillité.
Étonné, j'avais fini par me dire qu'Alain avait été pris de court et qu'à la première occasion, honnête comme il est, il nous avouerait qu'il soutenait les dictatures par commodité, résignation, lâcheté et fainéantise intellectuelle. Quelle déception! Que lis-je dans le Parisien il y a trois jours? Alain récidive en déclarant:

"Il faut l’inscrire dans une orientation nouvelle, et très ambitieuse, de la diplomatie française. L’exigence de démocratie et de respect des droits de l’homme prévaut désormais pour nous sur toute fausse exigence de stabilité. On nous a reproché du retard à l’allumage lorsque se sont déclenchées les manifestations du Printemps arabe. Il est vrai que, pendant longtemps, nous nous sommes un peu laissé intoxiquer par ceux qui disaient que les régimes autoritaires sont le meilleur rempart contre l’extrémisme. C’est fini. Notre ligne, qui a déjà prévalu en Côte d’Ivoire, c’est de privilégier les aspirations des peuples et la protection des populations civiles."

Ce que nous redit notamment Alain c'est que jusqu'à l'hiver dernier, la France ne privilégiait pas les aspirations des peuples ni la protection des populations civiles. Mais je me refusais à lui jeter la pierre. Faute avouée...Et puis n'a-t-il pas promis que "C’est fini"

Et que lis-je aujourd'hui dans le Monde?

"On a parfois comparé ce séisme démocratique (printemps arabe) à la chute du mur de Berlin et à l'effondrement du bloc communiste. C'est vrai pour l'importance historique. C'est vrai aussi pour la cécité de ceux qui ne voulaient pas voir que les Européens de l'est avaient les mêmes droits à la liberté que les Européens de l'ouest, et ceux qui ne voulaient pas voir que les peuples arabes avaient les mêmes droits à la liberté que les peuples d'Occident. Tout l'enjeu des printemps arabes est de montrer par l'exemple que l'affirmation de ces valeurs démocratiques ne s'opposent pas à l'islam", a estimé M. Sarkozy.


Notre président parle de "ceux qui ne voulaient pas voir que les peuples arabes avaient les mêmes droits à la liberté que les peuples d'Occident" Alain était donc aveugle alors que notre président voyait clair. Comme le dit le bon sens populaire, vaut mieux entendre ça que d'être sourd, ce qu'était peut-être notre président.

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