lundi 2 juin 2008

Je suis vierge

A l'origine, j'avais prévu de commencer ainsi "Je vous invite à pénétrer dans mon intimité." Cette phrase qui frôle, peut-être même touche, une vulgarité que des guillemets n'arrivent pas à cacher, ne doit son illusoire ambiguité qu'à la paradoxale présence du mot "dans". J'ai donc décidé de changer.

Il est parfois des états qui ne tiennent qu'à peu de chose, ces états qui font que soit on l'est soit on ne l'est plus. La virginité, dont il est beaucoup question, est un de ces états. C'est comme une porte, elle est ouverte ou fermée. Si j'ai bien compris, certains préfèreraient même que ce soit un pont-levis. Comme me le disait mon ami Pierre, qui s'occupe de jeunes enfants, la virginité est potentiellement salissante.

L'actualité nous a montré que la virginité pouvait faire naître la réflexion. C'est ainsi que j'ai laissé mariner ce mot quelques jours dans mon esprit et que je vous livre le fruit de mes réflexions.

Si plus haut je faisais référence à mon intimité c'est qu'il est difficile de parler de la virginité des autres. Je vais donc vous parler de la mienne. J'ai la vanité de croire que ma virginité vous intéresse. Après avoir fait un flash-back, je me suis rendu compte que je ne me souvenais plus où j'avais perdu ma virginité. Comme je n'ai pas l'intention de la retrouver, cela n'avait aucune importance. Comme si elles n'attendaient que ça, ces paroles d'une chanson de Marie Laforêt se sont glissées en moi.

Fais-moi l'amour comme à 16 ans
Fais-moi l'amour sans expérience
Fais-moi l'amour timidement
Comme un beau soir d'adolescence
Dis-moi les mots qui n'osent pas
Fais-moi les gestes qui hésitent
Etouffe-moi entre tes bras
Fais-moi l'amour un peu trop vite


Je me suis d'abord souvenu qu'à seize ans, personne ne me susurrait ça. L'air de rien, il m'arrivait de chanter ces paroles mais mes promesses de maladresses ne trouvaient pas d'échos. Et aujourd'hui? Je me suis dit, après la réflexion, qu'à chaque fois c'était la première fois. Bien sûr, l'ascenseur ne grimpe pas à chaque fois au septième mais toujours renaît le désir comme si le temps se nourrissait de ma mémoire. A chaque fois je m'offre et je découvre.

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