lundi 7 septembre 2015

Pas tant que ça

Depuis quelque temps le monde politique s'éclate. Le monolithique a disparu. Il y a encore des chefs, des chefs élus, des chefs autoproclamés, des chefs faute de mieux, des chefs pourquoi pas, des chefs en attendant. Ils semblent tous être des chefs en quête de légitimité, des chefs à l'autorité éparpillée, des chefs qui courent après d'autres chefs. Tout cela pour dire que l'on ne sait plus très bien ni quoi ni qu'est-ce alors que tout un chacun a besoin de repères, de constance au risque d'avoir cette désagréable impression que tout lui échappe.
Heureusement il y en a au moins un qui répond à notre besoin de continuité et ce avec une louable et remarquable constance. Même s'il ne manque pas une occasion de nous dire qu'il a changé je suis a chaque fois rassuré par le fait qu'il parle sûrement de sa chemise car pour le reste...
Ainsi, invité à une bucolique université, son intervention me rassura, m'apaisa car je dois avouer qu'à chacune de ses apparitions je ressens malgré tout cette angoisse de découvrir qu'il ait un tant soit peu changé. Mais là, non, égal à lui même. Malgré tout, je ne cacherais pas qu'il est un domaine où sa constance me laisse pantois, même si elle me réjouit. C'est un homme qui a exercé les plus hautes responsabilités, qui a côtoyé les grands de ce monde, qui a représenté notre pays par delà le monde, qui a lu des discours écrit par ce cultivé et intransigeant Henri Gaino, qui est avocat, qui fait des conférences devant des parterres de décideurs de tous poils et qui aspire à redevenir ce qu'il a été mais en mieux. Et pourtant, c'est un homme qui ne maîtrise qu'imparfaitement cette langue qui devrait lui être maternelle. Comme il s'est présenté à ce rassemblement politique sans discours écrit, les mains dans les poches, sans se donner la peine de préparer puisqu'il allait parler de l'immigration et du front national, sujet qu'il maîtrise, ça n'a pas manqué. Il nous a offert un dérapage syntaxique du plus bel effet et pour le moins acrobatique. Ce qui donna  "Ya quelque chose que je suis très attaché..." Il est vrai que cela ne nous empêcha pas de comprendre ce qu'il a voulu dire. N'est-ce pas là l'essentiel, cette phrase se terminant par "La France a toujours été du côté des dictateurs".  


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