dimanche 17 mai 2015

Tout compte fait (1)

Je levai la tête. Le soleil commençait à disparaître derrière le bâtiment. Il allait être 18h. Cette prochaine heure se laissait anticiper sur l'horloge encastrée au-dessus de l'entrée. Je regardai l'aiguille des minutes pour m'assurer que le mécanisme était toujours en état de marche. Elle bougea d'un mouvement saccadé vers le haut. Bientôt les aiguilles feraient un angle de 180°. Il me restait du temps. J'avais hâte de partir mais j'aime cette possibilité d'une flânerie quand l'impératif a le bon goût de se faire discret. Cette sensation que le temps n'a aucune prise. J'entrai malgré tout dans la gare. Cette idée de voyage me trottait dans la tête depuis plusieurs jours. Simplement aller d'un point à un autre, me laisser porter, insouciant. Quelques jours auparavant, j'étais passé retirer quelques dépliants sur lesquels s'alignaient des horaires. Ils étaient imprimés en petits caractères. A côté de la majorité d'entre eux, entre parenthèses était noté un numéro qui, comme l'on dit, renvoyait en bas de page. Et en bas de page, l'on trouvait un florilège d'exceptions. 1) circule à partir du... 2) circule entre le...et le... 3) circule les dimanches et fêtes sauf... 4) ne circule que le ... 5) circule tous les jours sauf ... 6) ne circule pas les... 7) ne circule pas le dimanche sauf... J'en ai oublié de nombreux autres. J'aurais pu regarder sur internet mais j'avais fait le choix de voyager à l'ancienne, ou du moins de choisir ce qui restait d'ancien dans le fait de prendre le train. Non par nostalgie mais par curiosité, j'aimerais vivre quelques jours du temps où nous n'avions ni internet ni portable. Cette époque n'est pas encore si éloignée et pourtant je crois en avoir perdu toutes les sensations, le parfum de l'air du temps.
Après avoir décrypté les horaires, j'avais choisi Marseille comme destination. Je n'y étais jamais allé et cela faisait longtemps que j'en avais émis le souhait. 

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