mardi 12 mai 2015

Digital

Hier matin, un homme m'a serré la main. Ceci fait dans un environnement professionnel. C'est une pratique récurrente et formelle qui n'engage à rien si ce n'est qu'elle renouvelle un engagement de non agression. Alors, pourquoi en faire mention? Deux éléments, qui peuvent ne pas avoir de lien, ont concouru à cette mise en mots. Un rapport nous apprend, nous apprend-il, que dans notre pays l'homophobie s'enracine. Règne l'homophobie ordinaire, selon l'expression de ce rapport. Celle de tous les jours, du quotidien, qui se mêle aux autres discriminations, que nous brassons, que nous alimentons. Il serait intéressant de faire le portrait du non discriminé, de celui qui n'entre dans aucune catégorie, de celui qui évolue dans la normalité. Serions-nous tous victimes de discriminations?
En me serrant la main, l'homme me fit remarquer que je l'avais douce. Sur le moment, à part un classique "elles me le disent toutes", je n'ai pas réagi. Le sourire de convenance passé, je me suis demandé si une femme m'avait déjà fait cette remarque. Après avoir bien cherché, j'ai dû m'avouer, qu'au mieux, je ne m'en souvenais pas. J'ai regardé cette main et... Des images sont apparues entre les lignes. Ma vie était là, à portée de main. Elle avait tout fait. Elle paraissait pourtant vide.  



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