mardi 5 février 2013

Chronique du matin

Parfois, ou plus souvent que je ne le pense, la pensée fait des bonds. Elle passe d'un sujet à l'autre sans crier gare, sujets  dont on a parfois du mal à déterminer le point commun si tant est qu'on le cherche. L'autre jouir jour, je m'apprêtais à quitter le bureau quand je me suis mis à penser à ce à quoi je pense rarement. En quelques secondes, je me suis retrouvé dans ma salle de bain, ceci parce que je me suis dit que je pensais sûrement plus à ce que je voyais qu'à ce que je ne voyais pas. Dit comme ça, ça  peut paraître embrouillé mais un exemple va éclairer le sujet.
Le plus souvent, je ne vois qu'une face de mon corps et plutôt tel quel quand je suis dans la salle de bain. C'est la face verso qui comprend le visage, le torse, le ventre, le pendentif, les jambes et les pieds. A l'exception du visage, je peux voir les cinq autres éléments soit directement avec mes yeux soit avec le relai d'une glace. Je ne vais pas vous dire que mon temps de pensée est équitablement répartie entre chaque partie de mon verso. Certaines stimulent davantage mes neurones. En revanche, mon recto demeure un territoire qui m'est encore relativement inconnu, dont je dresse les contours par palpations. J'ai rarement l'occasion de le croiser, alors il ne fréquente pas souvent mes pensées. Pour tout vous dire, je ne pense jamais à mon crâne, à ma nuque, à mon dos, à mes cuisses ni à mes mollets. Ce sont mes fesses qui retiennent toute mon attention même si je les touche plus que je ne les regarde. Mais je ne prends aucun plaisir, du moins me semble-t-il, à me caresser le galbe. Pour le dire autrement, le verso se désintéresse de ce qui se passe dans la région du recto, à une exception près, lorsque ce ne sont pas mes mains.       

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