Dans cet appartement qui se vide, il lui reste les
mots pour évoquer, pour se souvenir, pour se raconter à lui même son histoire,
pour découvrir ce qui lui a échappé. Il aligne des souvenirs, que des
souvenirs. Une ancienne réalité qui n'a plus de consistance. Il est là avec
cette douleur qui s'accroche à lui, déforme son âme. Il aimerait tant se
souvenir avec tendresse. L'amour ne vit pas du passé. Il est en équilibre sur l'instant
présent. Il n'est ni avant ni après. Comme notre souffle. Il a oublié que
l'amour peut faire souffrir, transformer chaque instant en douleur à laquelle
on ne parvient pas à échapper. Les souvenirs ne sont là que pour rappeler son
absence. Loin d'elle. Tout a disparu. Sa voix, son odeur, ses gestes, son
regard. Plus rien ne lui est destiné.
La lumière décline. Le soleil se rapproche de
l'horizon. Les ombres se cachent. La profondeur des pièces s'estompe. Les
détails du plancher disparaissent, laissant une surface qui maintenant semble
plane sans plus de rainures. Pourtant, la poussière des derniers jours
s'y cachent.
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