jeudi 21 février 2008

Dans un lit

J'ai essayé de me remémorer tous les lits dans lesquels j'ai couché, dormi. Je me souviens de lits dans lesquels je n'ai mis les pieds qu'une seule fois. Curieusement j'ai aussi le souvenir de lits dans lesquels je n'ai pas couché. Il semblerait que je fasse la distinction entre coucher et dormir. "Je te rejoindrai dans ta couche". Cette phrase, lue ou entendue je ne sais plus où, évoque un érotisme terrien dans lequel on se glisse, qui enveloppe nos corps qui se laissent guider par le désir.

Pour les cinq premières années de ma vie, rien. Non que l'on me fit dormir sur le sol, mais je ne dispose d'aucune photo cérébrale d'un lit de cette époque. Tout en écrivant je me dis que le chronologique ne s'impose pas. J'ai connu des lits de bonne et de mauvaise fortune. Quand j'étais petit, je préférais le lit de mes parents au mien. Il était plus grand, il possédait deux oreillers. Il était propice à l'imagination, tendance Jules Verne.

J'ai longtemps fréquenté le lit une place, ce qui se comprend puisque je n'avais que moi à mettre dedans. Si les dimensions du lit une place favorisent la création de fantasmes et de tout ce qui s'y rapporte, il est aussi un rappel permanent de votre solitude. Le lit une place est démoralisant, ne vous laisse aucun espoir puisque lui n'est pas évolutif. Le lit une place qui évolue avec votre libido reste à inventer.

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