dimanche 25 janvier 2015

Toute ressemblance...

C'est vrai qu'il faisait chaud. Vraiment chaud. Chaud jusqu'au regret. Comme si toute la chaleur des siècles passés s'était concentrée là. A cet endroit précis. Comme si elle nous avait attendus et pris la place de l'abandon. Elle donnait cette impression d'avoir chassé de ce lieu jusqu'au temps. Enveloppée de patience, elle était prête à nous absorber. Elle donnait l'impression de même pouvoir se passer du soleil. Il est vrai que nous n'avons pas été très prudentes. Ce qui m'étonne, c'est que nous aurions pu nous douter de quelque chose. Même si cela pouvait paraître imprécis. Le sol était recouvert de poussière. De cette poussière convertie à la sécheresse et qui refuse l'œcuménisme climatique. Je la voyais à peine jaune comme si elle avait craint d'être confondue avec du sable. Ce genre de poussière devenue poudre imperméable qui, au plus infime coup de vent, trouble l'horizon. Notre objectif était d'arriver jusqu'à elle. Nous n'avions pas d'autre projet. Et puis ce qui avait de grande chance de se produire est devenu inévitable. Avant qu'il ne disparaisse dans le bleu immédiat, comme deux perles, le nuage nous a larguées. Une sorte de miracle, d'aberration météorologique. Isolées et sidérées, nous avons traversé la perspective. Les premières secondes furent saupoudrées de liberté, d'insouciance dans la fraîcheur de l'altitude. Je regardai ma sœur jumelle. Nous ignorions que, dissimulée dans la transparence, l'air asséchée nous attendait. Nous n'avons pas eu le temps d'avoir peur. C'est comme si la surprise nous avait figées. Au moins, la soudaineté nous a-t-elle évité de souffrir. Happées par l'air surchauffé, nous nous sommes évaporées. Deux gouttes d'eau dans la chaleur de l'été... 

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