Il se regarde mourir dans le miroir
Sorte de reflet terne d’un mouroir
Déjà sur sa peau l’air du couloir
Le caresse en ce dernier soir
Il pose son stylo. Il lit et relit ce qu’il vient d’écrire. Il a toujours essayé d’écrire quelque chose de définitif, qu’il serait allé chercher au plus profond de lui-même. C’est peut-être ce que l’on appelle sa vérité. Il n’a jamais fait que semblant d’y croire. A titre personnel, il n’a jamais été un adepte de la vérité. Dans la mesure du possible, il l’a gardée pour lui. Et puis la vérité est une denrée périssable, évolutive, que la lumière du jour ne suffit pas à éclairer.
Il laisse s’échapper ses souvenirs
A quoi bon garder une mémoire
Le passé finit toujours par s’enfuir
Emportant avec lui le désespoir
Une fois son corps privé de souffle, que restera-t-il ? De quoi se souviendront-ils ?
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