mardi 28 février 2012

A la marge


Ensuite, instruction nous était donnée d'ouvrir le cahier. Nouvelle série de consignes, cette fois ci à caractère technique. Les traits, les couleurs, le nombre de carreaux et de lignes, les espaces entre le titre et le début du devoir, les pleins et les déliés, la place du buvard et les règles de son utilisation, la vérification de la plume, du niveau de l'encre dans l'encrier, le nombre de points retirés en cas de taches et de ratures. Nous étions fin prêts à affronter les épreuves comme autant de stations sur le chemin de la gloire. Le mien était parsemé de nombreuses ornières. J'écrivais mal, j'oubliais les consignes, je n'avais jamais assez de temps pour terminer.
La partie centrale du tableau était cachée à notre vue par deux battants. Derrière se dissimulaient problèmes et opérations. Nous vivions l'ultime moment d'égalité. Personne ne pouvait encore dire à son voisin "Facile". Je haïssais les bons élèves, tous ceux qui semblaient réussir sans effort, qui sitôt dans la cour de récréation se vantaient d'avoir trouvé ça, qu'ils avaient fait comme ça, sûrs de tout avoir réussi. Mis à part la date et le titre, toutes les pages étaient blanches. En deux temps, les battants nous laissaient découvrir les données du problème et, pour ce qui me concerne, son ampleur.

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