mardi 22 novembre 2011

Quelque part

Il sait que ce point existe. Le centre de ce qu’il est. Il aimerait le trouver mais il dérive et échappe à sa recherche. Il le sait proche. Pourtant, le point ne lui offre que le doute. Même cela, peut-être surtout, prolonge son mouvement. Pris dans les méandres de sa fatigue, il lui arrive de renoncer. Le point, balloté comme un grain de sable par la marée, repart au large. Il se demande parfois s’il le reconnaîtra. Il a déjà eu la sensation de le frôler. Il sentait en lui un changement, une transformation. Il était proche. Il se demandait s’il n’aimait pas mieux juste s’en approcher. Il aimait la fragilité de ces instants qui étaient comme des plumes qu’un souffle fait disparaître. Il se glissait dans le silence. Depuis qu'il s'était extirpé du temps, l'angoisse du vide avait disparu. Comme autrefois, lorsqu'il était encore enfant et qu'il se pelotonnait dans ses couvertures en attendant le matin, il se laissait porter par les vagues de doutes qui finissaient par le ramener sur le rivage.
Il ne laisse pas de place à l'oubli. Il n'en a pas même le désir.

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