mercredi 19 août 2015

Ma vie au burlingue, c'est dingue.

Après toutes ces années je viens de me rendre compte que je ne connais pas les personnes avec qui je travaille. Cette remarque peut paraître bien naïve.
L'autre matin, un collègue, que nous appellerons Robert pour préserver son anonymat, se présente dans le bureau que j'occupe, dans lequel j'accomplis avec plus ou moins d'intensité un certain nombre de tâches. Cela faisait quelques jours que j'étais revenu de vacances mais j'en portais encore les stigmates, notamment sur le visage. Bien que cela aille bien à mon teint, je n'aime pas revenir bronzé des vacances. Cela permet de s'épargner des remarques convenues qui me fatiguent. Donc, Robert, avec qui j'échange épisodiquement des "bonjour comment ça va" et dont mutuellement nous n'avons que faire de la réponse, me lance "Dis donc, t'es bronzé. T'as mis une chemise blanche. T'es malin. C'est pour attirer les femmes." Sur le moment j'ai eu envie de lui répondre qu'au moins à l'évidence j'attirais la connerie mais allez savoir pourquoi, je me suis abstenu. Et là, je ne sais pas ce qui m'a pris, probablement histoire d'être convivial et avenant je commence à lui raconter ma vie. Je lui dis qu'en prenant le bus j'ai l'impression d'être le seul qui soit parti en vacances car aucun des autres passagers n'est bronzé. Ce à quoi, petit sourire entendu, il me répond qu'il y a des bronzés mais qu'eux ne veulent pas repartir, qu'ils s'incrustent parce que chez nous il y a toujours des allocs à gratter. Comme il semblait vouloir "faire" dans la modération et le respect, je me lève, fais le tour du bureau et je lui mets un coup de boule et je reprends place. C'est du moins ce que j'ai eu envie de faire. Je suis simplement resté silencieux. Il a attendu quelques secondes et il est parti. Avant qu'il ne passe la porte je lui ai demandé de faire attention au soleil.

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