mardi 9 septembre 2014

Celui d'après

J’entrai et trouvai le silence. Un silence qui comme l’air envahissait l’espace et m’entourait de sa lenteur. Je lui laissais le temps. En ces premières secondes je n'ai rien ressenti. Je n'ai pas vu mon âme s'élever. Enfant, lorsqu'à genoux aux pieds d'un Christ crucifié (il m'a fallu plusieurs années pour découvrir qu'il n'avait pas passé toute sa vie sur la croix) se finissait ma confession qui en règle générale consistait à lire une liste de péchés plutôt véniels (mots dont j'ignorais la signification) affichée au mur, de sa voix miséricordieuse le prêtre, après avoir donné le détail de ma pénitence toujours composée de "Notre père" et "je vous salue Marie" en plusieurs exemplaires à réciter dans l'ombre de la contrition rédemptrice et alors que déjà je lui tournais le dos pour sortir de son bureau sorte de confessionnal convivial, me disait ainsi ton âme sera plus légère libérée du poids de ta faiblesse. Passé la porte, j'avais cette vaine volonté me sentir plus léger, libéré de je ne sais quoi. Si j'en croyais cette sainteté mon âme était à nouveau blanche. C'était cette époque de ma vie où je me devais d'accepter le sort qui m'était réservé. Malgré tout, sentant la caresse d'un sentiment de culpabilité, je ne pouvais m'empêcher de me poser cette question : où mon âme se trouve-t-elle?

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