mercredi 3 septembre 2014

Celui d'après


Si je pouvais me donner cette impression de marcher au hasard, j’étais à la recherche de quelque chose. Il me restait à déterminer la nature de ce quelque chose. Je jouais à être un homme sans passé, peu préoccupé de son avenir. Je voulais me sentir léger, être l'instant. J'étais un corps en mouvement. Je regardais les passants, l'agitation ambiante comme un spectacle qui me serait offert.
Après quelques pas je me retrouvai face à la grande mosquée, la grande mosquée de Paris. L'idée de dieu ne m'avait pas traversé l'esprit. Si j'exclus les présences forcées qui ont jalonné mon enfance et qui me voyait sur les bancs d'églises pour assister à des messes interminables et froides, j'avais peu fréquenté ce que j'appellerais les lieux saints. Hors les visites touristiques qui étaient teintées d'un soupçon de profanation, il m'était arrivé de passer du temps dans une église. J'ai un souvenir précis de l'une d'elle. 

C’était une église plutôt sobre. Bien sûr, certains signes ne laissaient aucun doute sur le caractère catholique de l’édifice mais je ne me sentais pas écrasé par une affirmation triomphante. C’était comme si ceux qui avaient participé à la conception et à la construction de cette église y avaient glissé un espace de neutralité spirituelle.

Aucun commentaire: