jeudi 30 janvier 2014

Skippy

Les sujets abordés lors de conversations à bâton rompu peuvent paraître incongrus si on les rapproche du lieu où ils ont été débattus. C'est ainsi que l'autre jour, je ne sais par l'enchaînement de quelle association d'idées, un collègue, s'étant introduit dans notre bureau, ( nous sommes trois, deux femmes et un homme) en vint à parler de lingerie. D'un tempérament moqueur, il affirma que j'étais plutôt du genre à mettre des slips, de surcroît kangourou. A cette occasion, j'ai passé en revue ce qu'avaient été mes pratiques en matière de sous-vêtements. Comme beaucoup j'ai commencé par la couche. Ensuite, pendant de nombreuses années, j'ai enfilé le slip. Pour être plus précis, pendant les premières années, je fus aidé par ma mère qui était en quelque sorte mon assistante enfilage. Il faut croire que cette action ne nous est pas naturelle. Si slip il y avait, il n'a jamais été kangourou. D'une part parce que je ne connais personne qui un jour ait utilisé la poche et d'autre part en raison du fait que cet accessoire vestimentaire était utilisé par mon père, à qui je n'ai jamais posé de question à propos de l'utilisation de la dite poche. Quand je traversais le jardin les jours de lessive, je pouvais voir sécher les slips de mon père. Ils me semblaient tellement impressionnant que je me disais que quoi que je fasse je ne parviendrais jamais à en remplir un de cette taille. J'ai dû en garder un complexe qui explique pourquoi je ne suis jamais passé par la case kangourou. Passées l'adolescence et les turpitudes qui s'y rattachent, je suis passé au caleçon. Ce passage a été bref. L'amplitude du balancement était à mon goût trop importante et nuisait au confort de l'ensemble. Après quelques expériences extrêmes, j'ai adopté le boxer qui allie dynamisme, modernité, affirmation du contenu et confort. Si je sais qu'un jour je repasserai par l'étape couche, il est hors de question qu'il en soit de même pour le slip, quand bien même je ne serai plus en mesure d'enfiler quoi que ce soit. 

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