mardi 28 janvier 2014

Au pied

 Ce matin, à l’issue de quelques secondes de réflexion, j’ai décidé de changer de chaussettes. Je n’ai jamais fait mien le principe selon lequel il faut chaque jour changer de chaussettes même si j’éprouve toujours beaucoup de plaisir à enfiler une chaussette propre. Pour ce faire je me suis dirigé vers le tiroir à chaussettes que j’ai ouvert. A chaque fois l’émotion m’étreint. L’univers de la chaussette est cruel. L’orpheline, parfois roulée en boule, y côtoie la trouée qui sait que plus aucun orteil ne viendra agrandir son trou. Et puis, être chaussette est une fonction ingrate. Confinée et sous pression dans une atmosphère humide en un lieu où les effluves s'incrustent, la chaussette est rejetée sans ménagement le soir venu. Par un pied négligent et ingrat, elle est parfois repoussée sous le lit où elle finit par être cernée par les moutons. J'ai regardé toute ces chaussettes tapie dans l'ombre. Quelle paire allais-je choisir? Compassion, solidarité, culpabilité, allez savoir pour quelle raison, j'ai choisi des chaussettes dépareillées. La prochaine fois, je vous parle de mes slips.     

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