mercredi 17 juin 2015

Sur le métier (1 et 2)

Ce matin, après avoir mis l'eau à chauffer et gravis l'escalier qui mène à l'étage, je m’apprêtais à pousser la porte entrouverte de la salle de bain pour y pénétrer quand mon regard fut attiré par ce que l'on pourrait qualifier de spectacle de la printanière nature qui s'offrait à moi dans l'encadrement d'une ouverture vitrée dont la taille permettrait  de la classer dans la catégorie des lucarnes, pour autant que cette classification existe.Chaque jour, je passe plusieurs fois devant cette fenêtre de taille réduite et à chaque fois je jette un œil. Il n'y a pourtant rien à voir de particulier. La vue n'est pas la même selon l'endroit où l'on se trouve.En remontant l'escalier, c'est le toit fait de tuile qui s'offre au regard. Et donc ce matin, par habitude, je regardais le toit et plus précisément la gouttière où se trouvaient deux oiseaux. Plutôt de petite taille, je les identifiai comme étant des moineaux. Je me demande qui est en mesure d'identifier ces oiseaux que pourtant nous voyons tous les jours? Quoi qu'il en soit, avec une marge d'erreur très faible, j'étais en présence d'une femelle et d'un mâle. Ce que j'ai supposé être la femelle stationnait sur la gouttière, le regard en direction des tuiles. Quant à lui, le mâle voletait de-ci de-là mais en restant à proximité de la femelle.  

Voilà le décor planté. Une femelle immobile et un mâle qui batifole. Rien que de très classique. Probablement après avoir fait part de son assentiment, la femelle attendait. Ainsi assuré du consentement de sa compagne, le mâle interrompit son batifolage aérien et se posa sur sa dulcinée. Bien qu'à l’œil nu je ne pus discerner le moindre mouvement de va et vient qui serait venu confirmer le caractère sexuel de l'opération en cours, j'étais, sans ambiguïté, en train d'assister à une scène de reproduction. Cela, je le concède, ne revêtait aucun caractère exceptionnel qui aurait justifié une publication dans la revue "Nature". En revanche, la suite fit naître mon étonnement. En effet, le géniteur ailé renouvela six fois son action copulatrice en moins de trente secondes, chacune des copulations ayant une durée approximative inférieure à une seconde. Entre deux il voletait, peut-être histoire de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier. Ensuite il y retournait, se maintenant en équilibre instable en battant des ailes. Quant à la femelle, elle ne laissa paraître aucun signe de satisfaction à quelque moment que ce soit. Elle devait compter car à peine le mâle s'était-il retiré pour la septième fois qu'elle quitta la gouttière. Elle avait certainement jugé qu'elle avait maintenant de quoi pondre.   

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