mercredi 20 août 2014

Celui d'après

Ayant repéré un panneau sortie, j'empruntai un couloir, montai quelques marches et me retrouvai sur le trottoir, rue Monge. Puisque je ne l'avais plus, j'allais prendre mon temps. Probablement un autre temps, celui qu'aucun mécanisme ne peut mesurer, ce temps qui n'existe pas, qui ne marque rien, qui échappe à la mémoire collective, que l'on ne retrouve sur aucune photo, dans aucune bibliothèque, dans aucune chronique, qui échappe à la parole. Ce temps qui ne se partage pas, qui se dilue dans l'air.
Je pris à gauche. J'aime marcher au hasard, surtout à Paris. Passer d'une rue à une autre, d'un arrondissement à un autre, changer de trottoir comme je changeais de pays. Exagération, mais j'avais à chaque fois l'impression d'être ailleurs. Marcher ainsi au hasard me permet de m'affranchir de toute contrainte. Inutile de savoir où je vais, aucune heure fatidique. Une rivière qui coulerait sans jamais se jeter dans la mer. Le courant me déposa à l'entrée du jardin des plantes.

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