lundi 11 août 2014

Celui d'après



Il faisait chaud. Je m’en souviens. Une chaleur qui clouait au sol. Une chaleur qui vous donnait l’impression d’évoluer dans un bain de mélasse. Je rêvais d'une douche. Un jet d'eau froide qui m'aurait surpris, saisi. Le souffle saccadé, j'aurais senti la fraîcheur précipiter la transpiration devenue colle. Mais rien de tout cela. J'étais au milieu des autres. Je faisais tout pour éviter les contacts. De tous côtés me parvenaient les odeurs d'hier et d'autres jours plus anciens. Je ne pouvais m'empêcher de penser à tous ces recoins où devait s’amonceler en couches successives la sueur que les frottements modelaient en vagues jaunâtres dans lesquelles se figeaient des touffes de poils trop longtemps restées dans l'ombre des solitudes nocturnes. J'avais l'impression d'observer comme pouvait l'avoir fait Zola. Un pseudo réalisme emprunt de mépris. J'avais exclu toute beauté, toute tendresse de mes observations. Cela ne me ressemblait pas. La fatigue certainement. Cela faisait déjà un moment que j'étais dans le métro. Mon séjour sous terre se prolongeait au-delà du prévisible. Je m'étais trompé plusieurs fois de direction. Toutes les conditions étaient remplies pour que je rate mon train. 

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