lundi 5 août 2013

Pas la peine de crier

L'autre nuit, je dormais. C'était une nuit que rien ne semblait distinguer d'une nuit de tous les jours. Elle était vouée à être une de ces nuits pendant lesquelles on s'endort et qui se terminent au moment où l'on se réveille. J'étais dans mon lit, à la gauche de celle avec qui je le partage. J'étais relâché, le corps dénudé dont toutes les formes ne pouvaient être estompées par un simple drap. Je baignais dans la quiétude de celui qui sait que demain sera fait de plaisirs. Comme le chante Charlélie Couture, la chaleur était lourde comme de la crème au beurre. Si je rêvais, je ne me souviens plus de quoi il était question. Et puis quelque chose m'a sorti du sommeil, comme un son, un son plutôt aigu. Comme souvent, la sortie de sommeil s'est déroulée au ralenti. Il m'a fallu quelques secondes pour me souvenir où j'étais et ce que je faisais là. Ceci fait, faisant intrusion par la fenêtre, maintenant des cris parviennent distinctement à mes oreilles. Sur le coup, je me dis que j'ai déjà entendu ce genre d'éructation sonore, que cette mélodie saccadée m'est familière. Et pour cause. Quelque part, à portée de voix, dans la nuit qui mêle les parfums et le désir, une femme nous faisait part de son entière satisfaction.
Je n'ai pas réussi à me rendormir.

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