lundi 20 décembre 2010

Draps (dans de beaux)

Ce matin comme souvent, putain d’habitude, je me suis levé. Sortir, quitter, s’extraire de son lit est rarement une décision mûrement réfléchie. Je ne me dis jamais « Tiens, je vais me lever pour aller travailler. » Je le fais et je passe à autre chose.
En me glissant hors du lit, je ne me doutais pas de ce qui allait m’arriver. Le sachant, je n’aurais malgré tout rien changé.
Je quitte la chambre muni de tout l'attirail vestimentaire qui doit être composé de sept unités. C'est une action que j'accomplis souvent dans le noir. J'ai toujours le bon nombre mais c'est une fois à la lumière du couloir que je peux vérifier si j'ai la grille gagnante. C'est une sorte de tirage au sort, surtout en fin de semaine où tout s'accumule sur la chaise et sur le sol. Si une partie de la sélection peut se faire à l'odeur, il existe une marge d'erreur. Je peux me retrouver avec des chaussettes dépareillées. Je vous épargne le reste.
Je dépose le tout dans la salle de bain, je prends ma douche, en sors et me sèche. Et allez savoir pourquoi, vêtu de rien je retourne dans la chambre noire. A peine y ai-je pénétré que j'entends une voix me glisser à l'oreille "Viens te recoucher". Contre toute attente, sans attendre je cède à cette glissade. La peau encore imprégnée de la fraîcheur du matin, mon corps disparaît sous la couette. Et là, ravissement, frissons, pulsion, pulsations, fusion, hésitation. Comme si je découvrais ce corps chaud qui a fait naître la tentation. Si je n'y prends garde, pourquoi le ferais-je, je vais être englouti, me diluer.
Il est toujours à l'affût. A la moindre occasion, il refait surface, s'impose. Mais qu'il est bon de sombrer, de céder au désir.

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