vendredi 13 août 2010

Une journée au musée



Nous étions donc dans une des pièces de la Monnaie de Paris. Même si en général il n’y a pas de sens imposé à la visite, sauf chez Ikéa, le visiteur a tendance à adopter un déplacement rationnel comme si il avait peur de voir deux fois la même œuvre. Mais, me dit-on, c’est pour éviter d’en oublier une. Il faudrait donc tout voir. Toujours est-il que, sans esprit de contradiction aucun, j’ai butiné, musardé, batifolé d’une photo à une autre et j’ai découvert Willy Ronis, du moins ce qui était exposé.

L’œuvre d’un artiste est-elle l’artiste ? L’ensemble était en noir et blanc. Le monde est fait de couleurs mais je me demande si pour la photographie elles ne sont pas inutiles, comme les adjectifs en littérature.

Ronis a photographié des personnes. Elles sont présentes dans l’exposition. Même si elles le sont, les photos ne donnent pas l’impression de devoir à tout prix être belles. Tout compte fait, ce ne sont peut-être pas des photos mais l’amour des autres, de ce qu’ils font, de ce qu’ils vivent. Les autres sont une ou la raison de vivre. Sur chaque photo, Ronis dépose son âme, sa sensibilité, sa proximité. Il nous montre la nécessité, le bonheur d’être ensemble sans être un parmi d’autres. J’ai découvert une conscience, un idéal en harmonie avec la réalité. Je me suis senti proche.

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