dimanche 19 juillet 2015

De quoi je me mêle

Comment dire? Ça pourrait être pire. C'est pourtant suffisant. Suffisant pour me faire ronchonner. Il y a quelques jours déjà et ce à plusieurs reprises, j'ai eu à entendre une femme. Une femme qui a écrit un roman. Un roman fortement inspiré par sa vie personnelle. Le choix de la fiction à été dicté par son souhait de ne pas livrer telle quelle sa vie privée. Pourquoi a-t-elle écrit? Pour tout dire, je ne me posais pas la question mais elle a tenu à y répondre. Elle tenait à nous transmettre un message. Un message d'espoir. A la réflexion,  plus que que ça. Espoir, amour, joie, optimisme... Un de ses enfants avait une leucémie. Tout le temps que son enfant à été à l'hôpital et jusqu'à sa mort, elle a écrit. Le médecin qui s'occupait de son fils lui a dit que ce qu'elle écrivait était merveilleux et qu'elle devait en faire profiter les autres parents qui comme elle avaient perdu, c'est le terme employé, un enfant. D'où le livre.
Je ne sais par quel hasard elle se retrouve un matin invitée d'une radio. Elle a écrit un message et en plus elle va le dire, le répendre par la voix des ondes. A la réflexion je ne sais pas pourquoi je l'ai écoutée. J'aurais dû aller voir ailleurs. Penser à toi, te regarder. Je l'ai donc écouté. J'avais envie de lui balancer des tartes.
Chacun de nous est unique. Face aux événements nous réagissons chacun pour ce qui nous concerne. Les profondeurs de notre conscience, de notre âme, de notre amour, les vagues de notre vie passée. Tout cela remonte, nous parvient pêle-mêle, échoue sur notre plage. J'avais et j'ai toujours cette envie de me laisser emporter par la marée.
Et donc, elle vient nous expliquer, m'expliquer que face à la mort de son enfant, deux attitudes sont possibles. Deux. Pas trois, pas quatre ou je ne sais combien. Non, deux. Le choix est somme toute réduit. Malgré tout, le choix nous est laissé. On se doute qu'il y a le mauvais et le bon. Voici donc les termes de l'alternative. Soit vous vous apitoyez sur votre sort soit vous vivez. La vie est belle, nous dit-elle, elle est merveilleuse, elle est fantastique. Elle nous balance ainsi sa joie de vivre. Si elle se contentait de nous dire "moi je, en ce qui me concerne" mais non, sa façon d'envisager la vie en pareille circonstance a un caractère universel. Elle sait.
Nous sommes uniques, seuls et nous faisons ce que nous pouvons avec notre douleur, avec notre chagrin, avec notre amour qui tourne en rond. Nul envie que je ne sais qui vienne me donner des leçons de vie, impose une morale. Je hais l'optimisme qui devaste, qui me piétine, qui voudrait me culpabiliser.
Je suis chaque jour.

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