dimanche 13 avril 2014

Dans la poche

Ce matin, cela ne pouvait avoir lieu qu'un matin et plus précisément entre 6h et 6h30, je suis entré dans la salle de bain. Entre la porte et la douche se trouve un miroir. Je peux bien sûr faire le trajet porte-douche sans m'arrêter, sans tourner la tête. Pourtant je fais toujours une étape entre les deux. Je sais ce que je vais voir mais je regarde quand même. Me voici donc les deux mains posées sur le rebord du lavabo et je suis face à moi. Je fais le tour du propriétaire, retrouvant à leur place rides et autres signes du temps. Mais un détail, j'emploie le terme détail pour ne pas dramatiser, retient mon attention. Sous les deux poches qui, depuis déjà plusieurs années, ressemblent à des réserves lacrymales, je découvre deux autres poches en formation. Au début, je me dis que c'est un jeu d'ombres et je tourne légèrement la tête pour modifier l'angle d'éclairage de mon visage. Peine perdue, elle sont toujours là. Je ne nie pas que d'un point de vue scientifique, la formation en quasi direct de ces excroissances peut être passionnante mais ce matin je n'ai pas l'âme d'un chercheur en dermatologie. Autant je me suis habitué aux deux premières, autant celles-ci sont deux de trop. Je ne sais pas si demain matin je ferai une étape entre la porte et la douche.  

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