samedi 12 avril 2014

Comme un parapluie

Je sors. Quelques pas dans la rue et je prends conscience qu'il pleut. Je prends la décision de remonter. Je redescends avec un parapluie. Quelques pas dans la rue et je prends conscience qu'il ne pleut plus. Je prends la décision de ne pas remonter. L'objet replié dans la main, je vais ici et là. Je me dirige vers le port. J'entre dans un café. Je ne jette aucun regard vers les bateaux que je passerai en revue un peu plus tard. Je me suis assis. Dans un premier temps je pose le parapluie sur la table. Pour ne pas l'oublier, il faut qu'il demeure dans mon champs de vision. Je lis le journal tout en buvant un café qui finit pas être froid. Je ne porte aucune attention à l'environnement. Je rêve. Je pense à autre chose, à rien. Un serveur heurte le parapluie. Il s'excuse. Je marmonne quelque chose qui, accompagné d'un sourire, est censé l'informer que ce n'est pas grave. Il le ramasse et je le place entre mes jambes. Si je me lève sans le prendre, il tombera, fera un peu de bruit et ainsi se rappellera à moi. Mais il finit par rapidement m'entraver. Je l'accroche au dossier de mon siège. J'ai conscience de faire une erreur mais je me dis qu'il occupe mon esprit depuis presque une heure et que de ce fait ce serait bien le diable si je l'oubliais. Ensuite, je ne sais plus trop. Un peu perdu, je me retrouve dans la rue. Il ne pleut pas. Les bras ballants, je marche. Et d'un seul coup, je ne sais par quelle association d'idée, avec brutalité, la réalité s'impose à moi. Mes deux mains sont vides. Après un instant d'hésitation, je prends conscience que je m'en fous.

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