vendredi 6 avril 2012

Au bord

Un matin, son attention était rêveuse. Ses pensées disparaissaient sous la surface. Il n’avait pas la force de les sauver de la noyade. Elles se débattaient, suffoquaient et coulaient. Aucune bouée, pas de radeau. Elles ne laissaient aucune trace de leur passage. Comme des embryons dans un tourbillon qui auraient été aspirés par le fond. Elles finissaient par échapper aux rayons du soleil. Elles rejoignaient la vase des pensées mortes qui se décomposaient dans l’ombre de l’abandon. Il supposait les regrets emportés par le courant. Il se laissait aller dans le temps comme s'il n'avait été qu'une de ces secondes que que le présent renouvelle. Il s'éloignait. Le passé n'était plus qu'un frisson dont l'origine se perdait comme une racine qui échappe au regard.

Aucun commentaire: