mardi 25 avril 2017

Un instant seulement

Du vert et du bleu. Le bleu prolongeait son immobilité tout au long du jour. Son intensité variait. Dans le froid du matin, sa pâleur le rapprochait de la transparence. Comme un écho aux flaques de brume qu'écorchaient les brins d'herbe. La rosée renvoyait les impressions de lumière. Ses gouttes répandues semblaient comme les derniers éclats de la nuit. Loin de tout, le temps hésitait encore. Son indécision se déposait sur la cimes des arbres. De branche en branche, elle finissait par toucher le sol pour se répandre jusqu'aux imprécisions du matin. A l'abri du feuillage, les chants des oiseaux traversaient le repos de l'air. Le vert parsemait l'espace de son immobilité. Les derniers instants d'ombre allaient s'évaporer. La chaleur rasante se frayait un passage vers ma peau. Je la laissais se répandre. D'une caresse, elle éloigna le souvenir d'un frisson. Le soleil devenait le seul élément du temps. Avant que je ne ferme les yeux, infime, le ciel s'assombrit par dessus la cime. L'abandon se mêlait aux bruissements. Les sensations prenaient possession. Le vent livrait passage à ton visage. Je sentais ton regard. Je devinais ton sourire. Je m'endormis dans l'oubli.

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