Ce matin dans le bus. Au début, rien de particulier. Dans
les oreilles, les journaux matinaux. Une attention volatile encouragée par des
yeux dans le vague. Sur la droite, une jeune fille que je devine blonde. Sur la gauche, comme un refrain lancinant,
des nuages gorgés de promesses pluvieuses qui suscitent une indifférence
résignée. Une journée sur le point de commencer et dont je devine la fin.
Retour dans le sens inverse.
Et pourtant. Et pourtant, sans crier gare, sur la gauche,
hasard dû à l’orientation des sièges, entre deux bourgeonnements grisonnants,
apparaît le soleil. C’est lui. Aucun doute, je l’ai reconnu. Pas de quoi
m’éblouir mais il est là. Proche. Tout proche. Une légère chaleur sur le peu de
peau encore exposé. Même s’il disparaît après quelques secondes, je suis
rassuré. Je sais qu’il est là. Bientôt, je serai sous le soleil exactement.
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